La crise suicidaire
La crise dans un premier temps peut se décrire de façon générale, sans être spécifique à la crise suicidaire. Le schéma ci-dessous l’illustre.
La crise est un processus.
Au quotidien, nous sommes a priori dans un état dit d’équilibre, c’est-à-dire que nous avons notre pleine capacité à faire face aux évènements négatifs du quotidien. Nos capacités de gestion de stress nous permettent de traverser ces difficultés sans que cela n’impacte particulièrement notre vie quotidienne.
Quand les évènements négatifs s’inscrivent dans le temps, ou qu’ils impactent notre vie quotidienne, nos stratégies de gestion de stress commence à s’épuiser. C’est l’état de vulnérabilité, nous sommes plus sensibles au stress, et parvenons moins bien à le réguler. Il peut arriver que nous devenions moins patients, plus irritables.
Au fur et à mesure de l’adversité, on se désorganise, il n’est pas rare de faire de mauvais choix, nos capacités de gestion de stress sont épuisées, dépassées. C’est l’état de crise. Notre capacité de réflexion est diminuée, nos réactions sont en lien direct avec nos émotions. Sans mise à l’abri, en sécurité, cette étape conduit au passage à l’acte (ex : acte violent).
Mais la crise ne s’arrête pas là. Le passage à l’acte demande également une période de récupération, épuisé par ces évènements, nous avons besoin de nous rétablir. Dans un premier temps cette période de récupération, demeure sensible est possiblement sujette à un nouveau passage à l’acte. Il convient donc de rester prudent et d’être particulièrement entouré durant cette dernière étape.
De façon plus spécifique, la crise suicidaire qui s’inscrit dans le schéma général précédent, peut être décrite en différentes étapes et suivre son propre processus.
Mieux comprendre ce processus permet de situer la personne dans cette crise et d’adapter les ressources à solliciter. On peut alors proposer cette vision schématique de la crise suicidaire :
Plusieurs grandes étapes peuvent donc être dégagées de ce processus :
- Initialement nous avons la capacité de faire face aux évènements en trouvant des solutions face aux difficultés rencontrées,
- La diminution du nombre de solutions, la souffrance endurée peu faire émettre de premières idées suicidaires qui apparaissent alors comme des flashs, des messages indirectes, dont la durée est très courte.
- L’adversité, la diminution constante des solutions, le poids de la souffrance fait croître les idées suicidaires de plus en plus fréquemment, leur durée augmente. La mise en échec des solutions envisagées peut créer une diminution de l’estime de soi.
- Les solutions envisagées semblent impossibles à mettre en œuvre, les idées suicidaires envahissent la pensée, elles sont ruminées longuement, des troubles du sommeil peuvent apparaître.
- Dans un délai très court, de quelques jours à quelques heures, le plan suicidaire est alors finalisé avec le lieu la date, et le moyen envisagée. Il précède le passage à l’acte suicidaire qui peut survenir
La crise suicidaire est donc un processus constitué de plusieurs étapes, à chacune d’elle une intervention est possible.
Nous espérons que cet article vous a permis d’apporter des réponses aux questions que vous vous posez. Si certaines questions demeurent à l’issue de la lecture, n’hésitez pas à contacter notre équipe via le tchat. Nous prendrons le temps d’y répondre de manière individualisée pour vous aider au mieux.
Bibliographie
Conférence de consensus 2000, Seguin & Terra
Formation nationale du GEPS (Groupement d’Étude et de Prévention du Suicide)
Kirk, W.G. (1993). Adolescent Suicide: A School Based Approach to Assessment & Intervention.
Séguin, M., & Chawky, N. (2017). Crisis Theory and Intervention Strategies as a Way to Mitigate Suicide Risk.
Lecomte, Y. & Lefebvre, Y. (1986). L’intervention en situation de crise. Santé mentale au Québec, 11(2), 122–142. https://doi.org/10.7202/030352ar